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La clé, 1968

La Fondation

Inscrit dans l’histoire de l’art du XXe siècle comme peintre non pas de la rupture mais de la continuité, Émile Chambon a su rester indépendant face aux grands courants artistiques de son époque. Grand amateur de Gustave Courbet, du Caravage ou encore de Félix Vallotton, il n’a eu de cesse de leur rendre hommage et de s’attacher à défendre la peinture figurative. La Fondation qui porte son nom s’emploie aujourd’hui à faire connaître son œuvre et à promouvoir sa peinture.

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Le peintre

Émile Chambon

Né à Genève en 1905, Émile Chambon figure parmi les peintres suisses les plus importants de sa génération. Après avoir fréquenté l’Ecole des Beaux-Arts, il séjourne à Paris grâce à deux bourses fédérales et fréquente des personnalités de tout premier ordre, dont le poète Max Jacob. Chambon se lie d’amitié avec l’écrivain Louise de Vilmorin grâce à laquelle il exposera à la galerie Motte, en 1962. En Suisse, il expose aussi bien à Genève qu’outre-Sarine et séduit un public très divers qui sait reconnaître en lui un maître de l’onirisme. 

Chambon traite tous les sujets, préférant toutefois les scènes mythologiques et les scènes de genre auxquelles il insuffle un esprit résolument moderne. Défenseur de la peinture figurative, il ne se laisse pas assimiler à l’un ou l’autre mouvement artistique, préférant par-dessus tout garder son indépendance. 

Artiste-peintre, mais également collectionneur, il se passionne pour les arts premiers, la peinture de Courbet et les curiosités en tout genre. Il s’éteint le 28 octobre 1993, laissant derrière lui un ensemble d’œuvres très important dont de nombreuses se trouvent aujourd’hui dans des musées suisses.

« ... Je te prédis la gloire et veux te couronner 
Car dès que je t'ai vu mes oreilles ont sonné 
Et c'est sur cette foi que repose la Ville
Le renom de Genève et de la Suisse, Emile »

Henri Ferrare Skira, Genève, 1973

« ... La farouche indépendance de Chambon, qui lui faisait dédaigner les modes mais l'a rendu d'autant plus attentif aux aspects les plus singuliers d'une certaine modernité, trouve aujourd'hui sa récompense : son art fascine car il tient en éveil l'inquiétude de l'esprit.  »

Anne-Marie Burger, Genève, 1983

« ... La construction linéaire de ses tableaux est, elle aussi disciplinée et logique. C'est avec une force magique que le peintre construit ses intérieurs et qu'ils les contraint à s'inscrire, sans équivoque aucune, sur la toile. »

Musée de Beaux-Arts, Aarau, 1965

« ... Chambon aime évoquer, comme Balthus, des adolescentes nerveuses en proie aux tentations de la solitude. On retrouve chez lui ce « chaud-froid » si caractéristique des peintres de sang plus ou moins helvète. Ici, comme chez Balthus, Rohner ou Vallotton, du feu couve sous la glace. »

Figaro littéraire, 1962

« … Cette froideur, ce contrôle rigoureux de la respiration, cette profilation excessivement ferme des formes s'accordent parfaitement à la mise en scène de la tentation contenue avec la marge la plus précaire. Cette austérité dans les moyens et la distance simulée vis-à-vis de la proximité charnelle sont précisément la source de la charge allusive, du mystère sec mais captivant des œuvres de Chambon. »

Rainer Michael Mason, 1970

« … Chaque toile de Chambon est l'apothéose d'une tension: élan du désir et frein. Si la palette est sourde, cette peinture est remplie de chuchotements, de soupirs et d'exclamations de surprise. Portes qui s'ouvrent ou ferment, pas précipités d'une fuite dans un escalier, lampes qui s'allument... Chaque tableau de Chambon est le moment d'une histoire. L'histoire personnelle de ce peintre qui n'a cessé de nous livrer son âme à travers sa peinture. La palette de Chambon est à l'image de son âme. Déchirée entre le besoin d'exploser et soumise à une formidable retenue.

L'on montre et Fon cache, et Chambon est un magicien dans l'art d'exciter notre curiosité. »

Catherine Terz, 19..

« ... un monde où vivent des adolescentes et des jeunes garçons qui me sont familiers. Froids mais caressants, tendres mais distants, ils sont là, et dans les poses singulières de leurs jeux et de leur curiosité comme dans celles de leurs attentes et de leur coquetterie palpitent un mouvement grave, un élan éperdu. »

Louise de Vilmorin, 1975

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Monographie 2011

Émile Chambon (1905-1993), la magie du réalisme par Philippe Clerc; co-édition Fondation Émile Chambon, Genève, et Somogy Editions d’Art, Paris

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